La religion romaine : Les dieux Les dieux - La religion domestique - Le calendrier - Les prêtres - Jeux & Spectacles - Les rituels - Le culte impérial - Mithra

Voir aussi : Arras antique : le temple de Cybèle et Attis à Arras


Les dieux romains

Les dieux du panthéon romain (polythéisme) sont innombrables, très variés et proviennent d'origine et d'influence diverse. Le nombre de dieux est plus ou moins important. Chaque dieu a sa compétence, il peut y avoir des conflits entre eux.

On par le d'énothéisme quand dans une religion où il y a plusieurs dieux, l'un de ceux-ci est supérieur aux autres. Les Romains jusqu'au IIIe siècle vont pratiquer le polythéisme, certain au cours du IIIe siècle seront attirés par l'énothéisme. Ils se rallient pour une partie, au monothéisme par le biais du christianisme.

I- Les dieux italiques

Ils sont répandus dans toutes les peuplades à l'époque de la République. Les Latins considéraient comme divinité les numina (numen), ce sont des formes prises par la volonté divine et qui manifeste cette volonté divine : exemple : la pluie est un numen. Il y en a une très longue liste connue par saint Augustin : La cité de Dieu. Ce sont des forces divines auxquelles on ne rend pas de culte car elles n'ont pas de forme, cela entraîne des rituels de nature superstitieuse.

Vers le VIIIe VIIe siècle, des dieux apparaissent ayant éventuellement une forme anthropomorphique : homme, femme, jeune, vieux, etc. Ils sont issus du fond primitif de la religion indo-européenne. On les retrouve dans les différentes régions d'Italie : Jupiter se retrouve en Italie centrale sous la forme Diovei, chez les Sabnites : Jovius, en sanscrit : Deva. En ce qui concerne Mars (dieux de la guerre), on le retrouve sous le nom de Martius en Italie Centrale, Mamertius, chez les Sabnites. Ce sont tous des divinités agraires, protégeant les récoltes et les troupeaux. Cette vieille strate de dieux va rester dans le calendrier attaché aux principales fêtes : Flora : protectrice des jardins, Silvanus : dieu des bois, Pomona : dieu des vergers, Feronia : nature sauvage. Les dieux de la fertilité ont un double aspect mâle / femelle : Libert/Liberia : la fertilité en général, Pales : dieu des troupeaux, Lupercus : dieu des loups, Robigus/ga : dieu qui frappe le blé de la rouille, Consus : lié au monde souterrain, protecteur des silos de blé.

Beaucoup n'avaient ni forme, ni légende. À la fin de la République, on leur crée des légendes à posteriori.

Au dessus de cette masse, trois dieux sont venus s'implantés, ils sont plus importants, il s'agit des dieux protecteurs de la communauté romaine, c'est la triade : Jupiter, Mars, Quirinus. Dumezil affirme qu'elle est d'origine indo-européenne car ils existent en Inde où ils représentent les trois fonctions de la tribu : Jupiter, celui qui commande, symbole de la souveraineté, Mars, dieu de la guerre, il représente les guerriers, Quirinus, représente l'assemblée des hommes. Cette triade primitive a les fêtes les plus importantes du calendrier. Plus tard, l'influence des Etrusques se fait sentir, ils ont dirigé Rome pendant deux siècles.

II- L'influence étrusque

Ce sont eux qui ont introduit la notion de représentation des dieux sous forme humaine. Ils ont introduit le calendrier en vigueur jusque sous l'empire. Ils ont introduit le rituel des augures : examen des signes du ciel. Les augures ne servent pas à prédire l'avenir. Ils ont introduit le culte des Lares : divinité protectrice du foyer. Ils ont aussi introduit la triade capitoline : Jupiter, Junon (déesse du foyer et du mariage), Minerve (protectrice des arts et des métiers). Après l'expulsion des Etrusques vers 509 av. J.C., les Romains vont emprunter les dieux des autres cités : c'est le système de l'évocation : intégrer chez soi, les dieux de l'ennemi : exemple : en 396 av. J.C., lors du siège de Veiès, les Romains ont attiré Junon Regina à Rome. Dans d'autre cas, il s'agit de dieux qui arrivent lors d'une alliance : exemple : déesse fortune : Diane, à partir du Latium.

III- L'influence grecque

Elle va toucher Rome au IVe et IIIe siècle, lorsque les Romains seront en contact avec l'Italie du Sud peuplée de colonies grecques. Ces contacts provoquent l'introduction à Rome des dieux de ces villes qui vont être assimilé à des dieux romains correspondants. Ils vont adopter le système des douze grands dieux de l'Olympe. À la fin du IIIe siècle, le panthéon gréco-romain est créé.

Jupiter

Zeus

Mars

Arès

Mercure

Hermès

Junon

Héra

Vénus

Aphrodite

Vulcain

Hephaistos

Neptune

Poseïdon

Vesta

Hestia

Minerve

Athéna

Cérès

Déméter

Diane

Arthémis

Apollon

Apollon

A cela va s'ajouter plus tard des demi-dieux comme Hercule / Héracles. Cette assimilation n'est pas toujours convaincante, parfois ils choisissent le plus ressemblant : exemple : Neptune, dieu de l'eau, pouvait être celui de la mer, de même Vénus, dans la région italique est la déesse des jardins et des champs alors qu'Aphrodite est la déesse de l'amour physique. Il y a aussi des détournements de sens, des absorptions, Apollon a absorbé Sol, Diane la lune.

À la fin de la République, l'action des poètes va faire disparaître le caractère italique de ces dieux, ils ont besoin d'histoires à raconter. Les dieux italiques sans correspondant sont devenus des dieux de second ordre comme, par exemple Janus même s'ils sont encore dans les fêtes de type archaïque.

Il y a une contradiction dans les fêtes religieuses entre les anciens dieux et les nouveaux dieux. Il y a un décalage entre la religion de l'Etat et celle des individus ; l'opposition de la religion d'Etat et de la religion privée s'accentue. Vers la fin du IIIe siècle. Il y aura encore d'autres introductions, comme Dionysos (Bacchus), originaire de Thrace, Asklepios (Esculape), Pluton (dieu des morts). Les Romains adopteront la mythologie de ces dieux surtout sous l'influence d'Ovide à la fin de la République.

IV- Les abstractions divinisées

Les Italiens connaissaient ce système, un dieu avait différents attributs et il pouvait en avoir un ombre élevé : les tables Igurium : Prestot Serfia de Serfius Martius : un dieu : Martius (Mars) dieu de la fertilité, de la ville, Serfius : protecteur de la cité : pour cela il est qualifié de prestota, qui amène aussi à la fertilité de la cité. Les dieux portent un nom, leurs attributions sont précisées par des adjectifs : Jupiter Optimus Maximus : dieu suprême de Rome, les adjectifs sont multipliables à l'infini.

Il y a à Rome, des centaines de dieux et plusieurs formes de religion : la religion publique qui est dirigée par le collège des Pontifes pour les dieux italiques, par les Quindecemvirs pour les dieux grecs. Elle est célébrée par l'Etat, aux jours fixés par le calendrier et par des prêtres élus par le Sénat. Elle a peu d'aspect populaire, son rituel est très ancien et très compliqué. À côté, la religion populaire s'adresse à quelques grands dieux : dieux du panthéon (certains seulement), voir à des demi-dieux. Dans certains cas, ils ne sont populaires que dans une catégorie de la population donnée, comme Minerve chez les intellectuels et les artistes. L'Etat n'intervient pas dans cette religion populaire. Il existe aussi la religion domestique, celle de la maison avec le culte des lares, des pénates qui sont les divinités protectrices du foyer.


URL d'origine : http://historama.free.fr (fermé)

Retour

Les dieux - La religion domestique - Le calendrier - Les prêtres - Jeux & Spectacles - Les rituels - Le culte impérial - Mithra